
Vingt ans après la proclamation de son indépendance, la République moldave est toujours là, son maintien ne manquant pas de désavouer ses détracteurs. L’Etat moldave, devrait-on plutôt dire en parlant de ce pays de quatre millions d’habitants enclavé entre l’Ukraine et la Roumanie, puisque la nation moldave continue à être traversée de tendances contradictoires et à faire l’objet d’âpres controverses. Pourtant, la moldavité a été promue tous azimuts, surtout par les dirigeants du Parti des communistes de Moldavie au pouvoir entre 2001 et 2009.
La sortie d’empire entamée à la faveur de l’implosion du système soviétique a soulevé de nombreux problèmes, ajoutant au malaise créé par les retrouvailles ratées avec la Roumanie voisine. Confins de l’Empire ottoman, convoités au cours de l’histoire par les Autrichiens et les Russes (ces derniers ayant administré la région pendant plus d’un siècle), province roumaine pendant l’entre-deux-guerres, rattachée à l’Union soviétique, la Bessarabie d’antan doit aujourd’hui puiser dans cet héritage paradoxal pour trouver sa voie dans le monde moderne.
Auteur avec Nicolas Trifon de La Moldavie ex-soviétique paru en 1993 aux éditions Acratie, au lendemain de la guerre sur le Dniestr, Matei Cazacu, chercheur au CNRS, revient sur l’histoire longue de ce pays. Pour sa part, Nicolas Trifon scrute les processus identitaires et politiques à l’œuvre de nos jours, au travers notamment de l’élément qui cristallise toutes les haines : la langue.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire