Que veut la Turquie ? Ambitions et stratégies internationales
Paris, Autrement, 2009. 126 pages, 15 x 22 cm, broché. - ISBN : 9782746712300
Pour l’observateur, la Turquie apparaît dans une situation paradoxale. Elle appartient aux grandes institutions occidentales et à la plupart des organisations européennes : membre fondateur du Conseil de l’Europe (1949), de l’OSCE, de l’OCDE, membre de l’OTAN depuis 1952, associée à la Communauté Européenne depuis 1963 et engagée dans le processus d’adhésion à l’Union Européenne depuis 2004.
Pourtant, son appartenance à l’Occident est souvent rejetée – y compris à l’intérieur de la Turquie – en raison de ses identités concurrentes musulmanes et turques. Ainsi, la Turquie, bien qu’en principe laïque, appartient à la Conférence de l’Organisation Islamique, ce qui reflète la composition très majoritairement musulmane de sa population. De plus, elle est un élément de l’ensemble culturel turcique qui s’étend des Balkans jusqu’à la Chine et regroupe une dizaine de pays et des minorités (Iran, Chypre etc.). Ces identités multiples, et parfois difficiles à concilier, expliquent que la place de la Turquie dans le monde est l’objet d’appréciations contradictoires, qui font écho aux grandes divisions politiques internes à la Turquie.
Aujourd’hui les grands dossiers de politique extérieure – guerre d’Irak, adhésion à l’Union Européenne, désengagement de Chypre, reconnaissance du génocide arménien – questionnent la définition même du modèle politique turc : place de l’héritage ottoman dans la Turquie républicaine, définition ethnique ou citoyenne de la nation, modèle occidental ou islamiste de la modernité, dépassement ou non du nationalisme.
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