PRIX JEAN SARRAMEA
Michel Deshaies
Les territoires miniers. Exploitation et reconquête
Paris, Ellipses, 2007. 224 pages, 16 x 24 cm, broché.
L'exploitation minière a façonné des territoires aux paysages originaux, qui se différencient en fonction des techniques d'extraction employées et des conditions géopolitiques et économiques dans lesquelles elle a évolué. L'essor fantastique des activités minières au XXe siècle est marqué par l'extension de grandes exploitations à ciel ouvert. L'échelle de cette exploitation change profondément les paysages et l'environnement des territoires où elle se développe et est à l'origine de conflits opposant sociétés minières et populations locales luttant, au nom du développement durable, contre les projets d'extension des mines.
Ces paysages évoluent en fonction des modalités du déclin de l'activité minière et du processus de reconquête du territoire qui lui succède. La variété des évolutions, entre abandon et réhabilitation, est à l'origine de paysages différents, où les héritages de l'exploitation minière demeurent plus ou moins présents. On peut ainsi distinguer des paysages post-miniers, à forte valeur patrimoniale, et des paysages de succession minière, où ne subsiste plus aucune trace visible de l'ancienne activité minière. L'ouvrage montre ainsi l'importance des transformations de la surface de la Terre par l'homme et étudie la question des relations entre exploitation des ressources, environnement et développement durable.
PRIX ALPHONSE MILNE-EDWARDS
Frédérick Douzet
La couleur du pouvoir. Géopolitique de l'immigration et de la violence à Oakland
Paris, Belin, 2008. 384 pages, 15 x 24 cm, broché.
Discrimination positive, tolérance zéro, multiculturalisme… À l’heure où le modèle français d’intégration des minorités se révèle en panne, nombreux sont ceux qui se tournent vers les États-Unis à la recherche de clés de compréhension, voire de solutions. À travers l’exemple de la ville d’Oakland, en Californie, Frédérick Douzet analyse comment les transformations démographiques récentes liées à l’immigration massive et la ségrégation résidentielle conduisent à de fortes rivalités de pouvoir entre minorités, exacerbant souvent les tensions raciales dans l’espoir de mieux les dépasser. Un multiculturalisme à l’épreuve des faits.
PRIX CHARLES GRAD
Constantin et Paul Georgescu Pipera
Sur les traces de Fitzcarraldo
Paris, Actes sud, 1999. 331 pages, 11,5 x 22 cm, broché.
Trois mille kilomètres sur les rivières, petites et grandes, à travers la jungle du nord du Pérou à la Bolivie, sur les traces du fabuleux projet de Fitzcarraldo : doter enfin ces régions d’une voie de communication fluviale. Tel est l’objet de cette expédition mouvementée, en compagnie de personnages hauts en couleur.
PRIX GEORGES DREYFUS
Pierre Hazan
Juger la guerre, juger l'histoire
Paris, PUF, 2007. 251 pages, 15 x 22 cm, broché.
Comment une société se reconstruit-elle après une dictature ou des crimes de masse ? Pendant des siècles, la principale réponse fut celle de l'amnistie et du silence. Pierre Hazan examine ici le renversement de stratégie qui s'est produit avec les tribunaux de Nuremberg et qui s'est accéléré depuis la fin de la guerre froide. Désormais, ce n'est plus le silence, mais la parole qui est censée guérir les plaies de l'histoire avec les commissions Vérité, les tribunaux pénaux et les lois mémorielles. Mais quel est l'impact de ces politiques de réconciliation ?
L'auteur dresse ici un premier bilan de la justice transitionnelle. Il analyse, en particulier, la conférence diplomatique de Durban, qui entendait guérir les blessures nées de l'esclavage et de la colonisation, la commission Vérité du Maroc, la première à naître dans le monde arabo-islamique, et les poursuites engagées en Afrique par la Cour pénale internationale.
Cet ouvrage montre comment cette révolution juridique, politique et culturelle mobilise les énergies et suscite l'espoir de refonder des sociétés. Décryptant les tensions générées par ces nouvelles politiques de réconciliation (en particulier, la recherche simultanée de la paix et de la justice), les dangers qui les guettent (la sacralisation de la victime, la guerre des mémoires), et parfois leurs dérives, l'auteur met en évidence comment ces stratégies mémorielles ont intensifié le vaste chantier d'exigence de reconnaissance des victimes, réaménageant notre rapport au passé et affectant nos choix politiques présents.
PRIX HENRI DUVEYRIER
Rupert Isaacson
Les derniers hommes du Kalahari. A la rencontre des Bushmen
Paris, Albin Michel, 2006. 402 pages, 14,5 x 22,5 cm, broché.
De mère sud-africaine et de père originaire de l'ancienne Rhodésie, l'écrivain et journaliste Rupert Isaacson a été nourri et bercé par l'Afrique, sa culture, ses légendes et ses contes. Cette magie ressentie dès l'enfance lui a donné envie d'aller à la rencontre des derniers Bushmen, au Kalahari, étendue désertique entre l'Afrique du Sud, le Botswana et la Namibie. Ce livre est autant le récit du fabuleux voyage qui a transformé sa vie que l'histoire déchirante de la lutte d'un peuple pour sa survie. Car la réalité des Bushmen est à mille lieues du mythe : traumatisés par des années de génocide, ils sont chassés de leurs terres, menacés dans leur identité même.
Rupert Isaacson a rencontré ces hommes et ces femmes qui vivent encore de chasse et de cueillette et se battent pour sauvegarder la culture de leurs ancêtres, l'une des plus anciennes de l'humanité. Un extraordinaire héritage spirituel où les chamanes ont le pouvoir de se transformer en lion ou en léopard, sur fond de chants sacrés.
PRIX FRANCIS GARNIER
Michel Sardet
Naturalistes et explorateurs du Service de santé de la marine au XIXe siècle
Paris, Pharmathèmes, 2007. 300 pages, 17 x 24 pages, broché.
Cet ouvrage raconte l'immense travail accompli par des médecins, chirurgiens et pharmaciens naturalistes, issus des corps de marine. Sur place, ils collectaient, classaient, décrivaient, dessinaient les spécimens botaniques, zoologiques ou géologiques et recueillaient une foule d'informations ensuite transmises au monde scientifiques. Nombre d'entre eux reçurent les hommages reconnaissants du Muséum d'histoire naturelle et les honneurs de l'Académie des sciences.
PRIX EUGENE GALLOIS
Gabriel Wackermann
Géographie des civilisations
Paris, Ellipses Marketing, 2008. 560 pages, broché.
Une approche géographique des civilisations est indispensable : mise en évidence du rôle spatial, du rôle des territoires et sociétés de la planète clans la genèse et l'accomplissement de ces civilisations, voire des causes et répercussions de leur déclin et disparition.
Façonner le territoire, l'espace, est aussi la traduction d'une recherche d'humanisme, car la géographie peut toutefois contribuer à réconcilier les hommes avec la planète. La civilisation idéale n'a jamais existé. L'art spectaculaire, le prestige monumental constituent une façade qui a servi bien longtemps à définir principalement les civilisations par leur brillance ; ils continuent à l'être.
Mais même le temps des châteaux et palais historiques est révolu en tant que tel ; ces témoins de grandes civilisations forment à présent un patrimoine de première importance, reflet d'élans culturels et artistiques hors pair. Néanmoins, le luxe, naguère considéré comme une rareté, est devenu souvent, sous la pression des faits et des prises de conscience, source de calamité, de catastrophe, au regard des ardentes urgences de l'humanité - pénurie de l'eau potable, dégradation atmosphérique, crise climatique et environnementale, aggravation dramatique des fractures sociales.
PRIX GEORGES HACHETTE
Charles Zorgbibe
Histoire de l'Union européenne
Paris, Albin Michel, 2005. 402 pages, 16 x 22 cm, broché.
Au moment où les Français entrent dans le grand débat sur la Constitution européenne, cette Histoire de l'Union européenne apporte des éclaircissements indispensables. D'abord, en rappelant le long chemin - un demi-siècle - qui a mené à la Constitution. L'élan et la passion des pères fondateurs : Robert Schuman, Konrad Adenauer, Alcide De Gasperi et Paul-Henri Spaak.
Puis la " stratégie des hommes d'État " : Charles de Gaulle, Altiero Spinelli, Valéry Giscard d'Estaing, Helmut Schmidt, François Mitterrand, Helmut Kohl, Jacques Delors.
Enfin, la Convention sur l'avenir de l'Europe qui a réuni pendant dix-huit mois des membres des gouvernements et des parlements nationaux ainsi que des parlementaires européens et des membres de la Commission européenne pour élaborer le projet de traité établissant une Constitution pour l'Europe.
Mais aussi en approfondissant les dossiers d'aujourd'hui : la Constitution européenne clarifie-t-elle les compétences et simplifie-t-elle les actes de l'Union ? Les droits du citoyen européen sont-ils mieux définis ? Les pouvoirs européens sont-ils " renforcés " ? L'auteur prend parti sur les " valeurs " européennes et sur les frontières de l'Europe, et il propose plusieurs scénarios pour l'avenir de l'Union.
PRIX DES EXPLORATEURS THOMAS ALLIX
Caroline Riegel
pour ses ouvrages :
Soifs d'Orient. Du Baïkal au Bengale I
Paris, Phébus, 2008. 398 pages, 13 x 20 cm, broché.
Caroline Riegel est partie seule sur les grands chemins de l'Aventure en quête de cette eau qui la fascine... Vingt-deux mois à pied, à cheval, à dos d'âne, de chameau, à vélo, du Baïkal à l'âpre désert de Gobie de la chaîne aride des Kunlun aux rigueurs hivernales du Zanskar isolé, des sources sacrées du Gange hindou jusqu'au delta inondé du Bengale...
Et puis l'aventure dans l'aventure : l'écriture. Mots justes et tournures elliptiques où le didactique de l'ingénieure se fond dans l'émotion humblement restituée par l'écrivain devant les paysages grandioses et le quotidien des populations rencontrées et aimées dont elle a partagé des bouts d'existence au long de son périple. On referme le livre comme on se couche après un long cheminement... en rêvant aux découvertes du lendemain.
Méandres d'Asie. Du Baïkal au Bengale II
Paris, Phébus, 2008. 462 pages, 13 x 20 cm, broché.
GRAND PRIX DE LA SOCIETE DE GEOGRAPHIE
Michel Phliponneau
Professeur honoraire de géographie des Universités à Rennes,
membre de la Société de géographie, pour l'ensemble de son oeuvre.
L'éloge sera prononcé par Jean-Robert Pitte, professeur de géographie de l'Université Paris-IV Sorbonne, membre de l'Institut, vice-président de la Société de géographie.