Un demi-siècle après la publication du maître ouvrage de Roger Dion, Histoire de la vigne et du vin en France des origines au XIXe siècle, les meilleurs spécialistes reviennent sur les apports essentiels de ce livre qui a révolutionné l'approche traditionnelle de la géographie viticole. Pour Dion, le terroir est un "fait social et non géologique", une construction historique avant toute chose. Facteurs essentiels, le sol et le climat ne suffisent pas à faire un bon vin : l'accès au marché de consommation est tout aussi déterminant. Le client, parce qu'il s'insère dans un réseau d'échanges commerciaux, est un "sculpteur de terroir".
A l'heure où la mondialisation accélérée des échanges annule l'effet de proximité et permet aux vins de voyager à faible coût sur des grandes distances, la question du terroir physique se pose toujours avec autant d'acuité. Il est plus que jamais nécessaire que des vignerons talentueux en révèlent les potentialités et fassent apprécier leurs vins par des amateurs qui acceptent d'en payer le prix. Et c'est pourquoi l'heureuse formule de Dion n'a rien perdu de son actualité : "Le rôle du terrain dans l'élaboration d'un grand cru ne va guère au-delà de celui de la matière dans l'élaboration d'une œuvre d'art".
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