Nos géographies de France
Paris, Hoëbeke, 2012. 192 pages, 30,5 x 23,5 cm, relié.
Pour Daniel Picouly, la géographie est une matière plaisante et facile. Même s’il se souvient qu’il fallait apprendre par cœur la liste des départements et des sous préfectures, une occasion de découvrir des villes aux noms qui laissaient vagabonder l’imagination : Digne les bains, Auch, Bar le Duc, Vesoul (comme dans la chanson de Jacques Brel) et aussi le cortège des fleuves et de leurs sources : savoir que la Garonne naissait au pic d’Aneto, et que la Loire prenait sa source au mont Gerbier-de-Jonc. Tout un programme. Telle qu’enseignée encore au début des Trente Glorieuses par les planches pédagogiques inspirées des géographes Lavisse et Vidal la Blache, la France (dont on se devait de savoir dessiner la contour à main levée) s’illustrait par une série de cartes qui nous faisait découvrir ses nombreux aspects pittoresques : celle de ses voies fluviales, de son élevage, de sa géologie. Et pas besoin d’avoir une mémoire d’éléphant pour retenir l’essentiel des activités industrielles du pays et de ses commerces : de la houille ou des cotonnades au Nord, des forges à l’est ou du savon à Marseille. Dans les classes supérieures, à travers d’autres cartes, on découvrait le monde, la variété de sa faune et la couleur de peaux des différentes races. Au large, les océans comme l’océan Indien (où il n’y a pas indien) ou le Pacifique qui ne l’est pas comme le remarque l’élève plein de bon sens, puisqu’il est tout chamboulé par les vents et les courants. Pour l’auteur du Champ de Personne, la géographie est la matière qui se prête le mieux à la rêverie surtout lorsque que sur les murs de la classe sont affichées ses grandes images qui ressemblent à des cases de BD agrandies, toutes en couleurs. Sur une des planches traitant des moyens de locomotion, il y a Orly qui représente l’aéroport type, où le dimanche (comme dans la chanson de Bécaud) on va en famille pour regarder les avions depuis la terrasse. Sur les planches, dédiées aux saisons c’est incroyable une seule image pour nous montrer tout ce qui peut arriver lorsqu’il pleut ou tout ce que l’on peut faire en classe de neige comme si c’était possible que tout se réalise au même moment. Mais attention, que personne aujourd’hui ne s’amuse à réviser ses connaissances avec la géographie de cette France disparue : fini l’extraction du charbon, le pressoir des vignerons, et les dentelles du pays bigouden, que Daniel Picouly fait revivre ici avec émotion aidé de près de 200 planches d’époque.
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