Problèmes économiques N° 3041
Russie, le tournant ?
Paris, La Documentation Française, 2012. 64 pages, 21 x 27 cm, broché.
Depuis la fin de la récession, en décembre 2009, la Russie a connu chaque trimestre des taux de croissance oscillant entre 3 et 5 %. Les performances de la Russie font néanmoins pâle figure comparées à celles de ses homologues des BRIC. Vingt ans après la fin de l’URSS, le pays demeure une économie rentière. L’absence de réformes structurelles qui permettraient de moderniser l’économie est le principal obstacle au développement du pays.
Résumé:
Les défis de l’économie russe
International Affairs
Sergey Aleksashenko
Vingt ans après la fin de l’Union soviétique, la Russie conserve une place à part dans l’économie mondiale. En dépit d’une décennie de croissance soutenue, après la difficile transition des années 1990 et la crise de 1998, elle reste une économie rentière qui peine à se moderniser. La Russie n’est compétitive ni à l’égard du monde en développement, ni à l’égard des pays avancés. Le risque qui menace aujourd’hui le pays est, qu’en l’absence de réformes structurelles, il reste en marge des économies les plus dynamiques du XXIe siècle.
La longue vie de l’Homo sovieticus
The Economist
Les fraudes aux récentes élections législatives et présidentielle en Russie ont donné lieu aux plus grandes manifestations de ces dernières années. La confiscation de la démocratie dans un pays où le logiciel mental de l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) s’est avéré plus pérenne que l’était son idéologie a fini par exaspérer une partie de la population, essentiellement la classe moyenne éduquée et urbanisée. Vladimir Poutine a su asseoir dans les années 2000 sa popularité grâce à la croissance économique et la poursuite de la guerre en Tchétchénie. Mais le retour de l’État qu’a parfaitement incarné le dirigeant russe ne s’est pas accompagné des réformes nécessaires pour permettre au pays de se débarrasser de son héritage soviétique. La mainmise des élites bureaucratiques, en particulier des services de sécurité, sur les affaires du pays s’exerce sur fond de corruption et de violence d’État. Après une décennie de « stabilité », la Russie de 2012 semble bien aussi fragile que l’était vers la fin de ses jours l’Union soviétique.
La croissance au secours de la démographie
IRIS
Alexandre Latsa
Après l’éclatement de l’Union soviétique en 1991, la jeune Fédération de Russie ne compte plus que 148,3 millions d’habitants et connaît à partir de 1996 un effondrement démographique important. La brutale dégradation de l’environnement économique et social, au cours de la décennie 1990, a eu des répercussions considérables sur les conditions d’existence. Il faut attendre 2009 pour observer une inversion de tendance avec une légère remontée de la courbe. En 2010, la population était évaluée à 142,9 millions d’individus. Si la Russie voit peu à peu s’éloigner les perspectives démographiques catastrophiques que certains instituts envisageaient au début des années 2000, la question démographique reste néanmoins une priorité de l’agenda politique, en raison notamment de ses conséquences économiques. Pour faire face à ses besoins de main-d’œuvre, la Russie cherche, pour les années à venir, à favoriser les flux d’immigration.
Un BRIC pas comme les autres
Revue des Deux Mondes
Thomas Gomart
En 2001, Jim O’Neil, chef économiste de la banque d’affaires américaine Goldman Sachs, lance l’acronyme BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) pour orienter régionalement des stratégies d’investissements. Après le déclassement géopolitique qui a suivi la fin de l’Union soviétique, au cours des années 1990, la « marque » BRIC va permettre à la Russie de rebondir en tirant avantage de cette nouvelle représentation du monde basée sur l’idée de puissances émergentes. Une décennie plus tard, si la Russie est parvenue à retrouver un positionnement international plus proche de son poids économique et géographique, elle n’a pas vraiment atteint son objectif qui est de devenir une puissance régionale à prétention globale, au même titre que les géants chinois ou brésilien. Son assimilation au groupe des BIC continue d’ailleurs d’être contestée, dans la mesure où, restant une économie rentière incapable de moderniser son tissu économique, elle ne présente pas le même profil que les autres membres du groupe.
L’économie russe et l’Asie
Monde chinois
Julien Vercueil
Au moment où l’Union européenne, partenaire historique, est empêtrée dans des difficultés financières, économiques et institutionnelles, la Russie, dont l’immense territoire est en grande partie situé en Asie, est tentée de réorienter ses échanges vers l’Orient. Les principales puissances asiatiques constituent en effet les pôles les plus dynamiques de l’économie mondiale et disposent d’atouts et de besoins complémentaires de ceux de leur voisin russe. Au cours des années 2000, les échanges commerciaux se sont considérablement développés entre les deux aires géographiques mais ils s’inscrivent dans un mouvement de croissance rapide de la valeur globale du commerce extérieur russe qui ne s’est pas limitée à l’Asie. Si le potentiel dont pourrait tirer profit la Russie de ses relations avec l’Asie reste donc immense, ces dernières n’ont jusqu’à présent pas tenu toutes leurs promesses.
ÉGALEMENT DANS CE NUMERO
Guerre financière et finance criminelle
Revue Défense Nationale
Hervé Juvin
Les scandales qu’a constitué l’affaire des subprimes aux États-Unis ou celle de la falsification des comptes publics grecs impliquant de grands établissements bancaires américains renommés comme Citigroup ou Goldman Sachs ont jeté un profond discrédit sur certaines pratiques du monde de la finance. Cette perte de confiance a même fini par atteindre, par ricochet, les banques commerciales dont les activités quotidiennes sont pourtant éloignées de celles des établissements de la haute finance. Les développements récents de la crise de la dette souveraine en Europe conduisent désormais une partie de l’opinion publique à considérer que les États-nations ont perdu tout pouvoir face à une planète financière qui ne serait plus guidée que par l’appât du gain.
La crise du logement
Esprit
Bernard Coloos
Le problème de la « crise du logement » revient de manière récurrente dans le débat public. Cette question s’accompagne d’analyses contradictoires concernant les raisons de l’échec des politiques mises en œuvre. Dans le même temps, il existe un large consensus pour condamner les aides fiscales aux investisseurs privés, l’important retard des programmes de construction, la nécessité de poursuivre la mixité sociale, le nombre insuffisant de terrains à bâtir et, enfin, les difficultés rencontrées par de plus en plus de ménages pour accéder à la propriété. La plupart de ces points relève davantage du ressenti qu’il ne résiste à l’indispensable analyse des faits. La « crise du logement » dissimule une réalité plus complexe, car pour la majorité des Français, les conditions de logement ne cessent de s’améliorer.
Où en est l’économie espagnole ?
La Caixa
Durement frappée par la crise économique mondiale, l’Espagne pourrait, selon les perspectives de La Caixa– un grand établissement bancaire espagnol – ne pas connaître de reprise immédiate. Le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) devrait continuer d’être négatif. Les indicateurs de l’offre, comme de la demande, n’incitent pas non plus à l’optimisme : l’indice de production, en baisse à la fin de 2011, fragilise le redémarrage de l’investissement. En outre, le taux de chômage touchait, à la fin de l'année dernière, 21,5 % de la population active. La confirmation de ce scénario, particulièrement pessimiste dépendra en partie des solutions apportées à la crise de la dette souveraine et de l’ampleur des mesures que prendra le gouvernement espagnol. Une nouvelle récession est toutefois très probable.
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