On a souvent insisté sur le déclin des peuples amérindiens du Brésil ou souligné leur désagrégation liée au contact avec les sociétés occidentales. Or, les années 2000 permettent de tirer un bilan bien différent. D’un côté, la lutte foncière menée par les groupes indigènes leur a permis de s’assurer le contrôle de larges territoires. D’un autre côté, on s’est mis à considérer les transformations sociales en cours au sein des groupes amérindiens non plus comme une dégénérescence, mais comme un processus d’adaptation à de nouvelles circonstances, phénomène partagé par toutes les cultures du monde, dominantes ou pas.
Partant de là, nous pouvons considérer les Amérindiens actuels non plus comme des reliques d’un passé mystérieux mais bien comme des contemporains.
Cet ouvrage a été écrit dans cette perspective, non pas pour présenter une étude de « ce qu’il reste » des Yanomami anciens ou de leur territoire, mais pour décrire la configuration spatiale actuelle d’un peuple qui se définit aujourd’hui de manière autonome tant par rapport aux civilisations qui l’entourent que par rapport à son passé.
Mêlant l’histoire du temps présent et l’analyse géographique, ce livre souhaite apporter à tous ceux qui s’intéressent aux Yanomami et, au-delà, aux peuples amérindiens du Brésil, un ensemble solide de faits et de connaissances pour comprendre les succès et les défis qui attendent au xxie siècle ce territoire immense et si particulier.
François-Michel Le Tourneau est chargé de recherches au CNRS, section 39 (espaces, territoires, sociétés), membre du CREDAL et chercheur associé de l’UR 169 de l’IRD.
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