Salomé Zourabichvili
La tragédie géorgienne 2003-2008
Paris, Grasset, 2009. 332 pages, 13 x 20,5 cm, broché. - ISBN : 9782246753919.
23 novembre 2003 : dans l'enthousiasme général, la "révolution des Roses" pacifique et démocratique, porte le jeune Mikhail Saakachvili à la tête de la Géorgie. Moins de cinq ans plus tard, les chars russes envahissent le pays. Que s'est-il passé entre ces deux dates, et en quoi ce qui se joue aujourd'hui sur le théâtre apparemment lointain de ce petit pays est-il essentiel à l'équilibre géostratégique du monde ?
L'auteur raconte cette aventure de l'intérieur comme actrice de premier plan : la griserie réformatrice des débuts, ses négociations pour le retrait des bases militaires russes de Géorgie... Elle avoue son aveuglement volontaire, lorsque des doutes commencent à l'assaillir sur la dérive autocratique du régime. Mais la reprise en main progressive des oligarques, la rémanence des vieux réflexes autoritaires, la fabrication du mensonge, la multiplication des morts suspectes au plus haut niveau d'un Etat de plus en plus policier la contraignent à ouvrir les yeux.
Limogée en octobre 2005, c'est en opposante qu'elle assiste à la " chronique d'une guerre annoncée " : la menace du grand voisin lui semble être désormais le seul ciment par lequel l'autocrate de Tbilissi préserve son pouvoir. Dans la nouvelle grande partie qui se joue entre l'Amérique, la Russie et l'Europe, l'enjeu géorgien va jouer un rôle central.
Salomé Zourabichvili, diplomate française d'origine géorgienne, a connu une expérience sans précédent : ambassadrice de France en Géorgie, elle est détachée par le président Chirac, à la demande du jeune président Saakachvili, pour devenir ministre des Affaires étrangères de Géorgie, à partir de mars 2004. Elle vit aujourd'hui à Tbilissi où elle incarne, pour de nombreux Géorgiens, un nouvel espoir politique. Elle est l'auteur de Une femme pour deux pays (Grasset, 2006) et Les cicatrices des nations (Saurin, 2008). Elle n'en garde pas moins des liens avec la France, où elle est professeur à l'Institut d'études politiques de Paris.
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