Vincent Debaene
L'adieu au voyage. L'ethnologie française entre science et littérature
L'adieu au voyage. L'ethnologie française entre science et littérature
Paris, Gallimard, 2010. 521 pages, 14,2 x 22,7 cm, broché. - 9782070781119 C'est une tradition française : lorsqu'il revient de son " terrain " , l'ethnologue écrit non pas un, mais deux livres, l'un scientifique, l'autre littéraire. L'île de Pâques d'Alfred Métraux, L'Afrique fantôme de Michel Leiris, Les Flambeurs d'hommes de Marcel Griaule, Tristes tropiques de Claude Lévi-Strauss s'ajoutent à leurs travaux sur les Pascuans de Rapa Nui, les Dogons du Mali, les Amhara d'Ethiopie ou les Nambikwara du Brésil, et ce schéma se retrouve chez la plupart de leurs collègues.
Vincent Debaene s'interroge sur les raisons de ce double livre et retrace les rapports entre anthropologie et littérature au XXIe siècle, depuis Marcel Mauss jusqu'à la collection " Terre humaine ". Ce faisant, il dévoile la fascination réciproque des ethnologues pour la littérature et des écrivains pour les sciences de l'homme. Les premiers se veulent savants mais se réclament de Rousseau et de Montaigne ; les seconds se méfient d'une discipline austère mais sont troublés par les objets qu'elle rapporte et les questions qu'elle pose. " Adieu sauvages ! adieu voyages ! " s'exclame Lévi-Strauss à la fin de Tristes tropiques, déplorant l'appauvrissement de la diversité culturelle. Mais ce qui est perdu, ce n'est pas tant l'altérité qu'une certaine subjectivité et une façon de raconter l'histoire. Pour l'ethnologue, l'adieu au voyage constitue moins un renoncement qu'un point de départ : l'oeuvre anthropologique de Lévi-Strauss suivra Tristes tropiques. Pour l'écrivain, il constitue un défi à relever : la fin d'un rapport prédateur de l'Occident à ses " autres " impose que soient repensés notre héritage humaniste et notre idée de la littérature.
Vincent Debaene enseigne la littérature à l'université Columbia, à New York. Il a préfacé et coordonné l'édition des Œuvres de Claude Lévi-Strauss (Gallimard, collection " Bibliothèque de la Pléiade ", 2008) et a publié, en collaboration avec Frédéric Keck, Claude Lévi-Strauss. L'Homme au regard éloigné (collection " Découvertes Gallimard ", 2009).
Vincent Debaene s'interroge sur les raisons de ce double livre et retrace les rapports entre anthropologie et littérature au XXIe siècle, depuis Marcel Mauss jusqu'à la collection " Terre humaine ". Ce faisant, il dévoile la fascination réciproque des ethnologues pour la littérature et des écrivains pour les sciences de l'homme. Les premiers se veulent savants mais se réclament de Rousseau et de Montaigne ; les seconds se méfient d'une discipline austère mais sont troublés par les objets qu'elle rapporte et les questions qu'elle pose. " Adieu sauvages ! adieu voyages ! " s'exclame Lévi-Strauss à la fin de Tristes tropiques, déplorant l'appauvrissement de la diversité culturelle. Mais ce qui est perdu, ce n'est pas tant l'altérité qu'une certaine subjectivité et une façon de raconter l'histoire. Pour l'ethnologue, l'adieu au voyage constitue moins un renoncement qu'un point de départ : l'oeuvre anthropologique de Lévi-Strauss suivra Tristes tropiques. Pour l'écrivain, il constitue un défi à relever : la fin d'un rapport prédateur de l'Occident à ses " autres " impose que soient repensés notre héritage humaniste et notre idée de la littérature.
Vincent Debaene enseigne la littérature à l'université Columbia, à New York. Il a préfacé et coordonné l'édition des Œuvres de Claude Lévi-Strauss (Gallimard, collection " Bibliothèque de la Pléiade ", 2008) et a publié, en collaboration avec Frédéric Keck, Claude Lévi-Strauss. L'Homme au regard éloigné (collection " Découvertes Gallimard ", 2009).
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