À l'été 2008, la reprise de la guerre entre la Géorgie et l'Ossétie du Sud a surpris la plupart des observateurs. Certes, depuis 2004, les incidents se répétaient et s'étaient même multipliés les semaines précédant la nuit du 7 au 8 août 2008. Toutefois, personne ne pensait que la confrontation irait aussi loin et que l'armée russe avancerait autant en territoire géorgien.
Un an plus tard, la situation demeure fragile. D'ailleurs, à l'occasion de « l'anniversaire » du déclenchement du conflit, les tensions ont repris, Abkhazes, Géorgiens, Russes et Sud-Ossètes s'accusant mutuellement de raviver les cendres du conflit. Pour l'instant, les menaces ne sont restées que verbales sans nouvelles hostilités.
Contrairement à 2008, les États-Unis comme l'Union européenne se sont rapidement manifestés pour empêcher tout nouvel embrasement de la région. Pour ces derniers comme pour certaines compagnies pétro-gazières transnationales, le Caucase du Sud ne doit pas sombrer dans la violence. Il est en effet amené à devenir un corridor énergétique majeur pour approvisionner en pétrole et en gaz les marchés mondiaux de l'énergie. Si cette mission est d'ores et déjà assurée par les oléoducs Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC) et BakouSoupsa et le gazoduc Bakou-Tbilissi-Erzurum (BTE), elle devrait prendre de l'ampleur dans les prochaines années, avec l'établissement d'un Corridor Sud qui transportera du gaz de la Caspienne, d'Irak, voire d'Iran en Europe. Dans un tel contexte, le Caucase du Sud se retrouve sous les projecteurs, pris au milieu d'une compétition mondiale pour le contrôle des hydrocarbures de l'Eurasie, impliquant des acteurs les plus divers, venant de tous horizons.
Samuel Lussac est doctorant en Relations Internationales à l'Institut d'Études Politiques de Bordeaux. Sa thèse porte sur la coopération régionale entre l'Azerbaïdjan, la Géorgie et la Turquie autour des enjeux de transport du pétrole et du gaz. Ce travail de recherche a reçu le soutien de l'Institut des Hautes Études de Défense Nationale (IHEDN) et du ministère de la Défense. Il fait également partie de l'équipe de recherche du Centre d'études européennes de l'Institut d'Études Politiques de Paris sur la rivalité entre les projets de gazoducs Nabucco et South Strearn et il est actuellement chercheur invité à l'Université d'Oslo (Norvège).
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