Islam et démocratie
Paris, AREION Group, 2012. 98 pages, 23 x 30 cm, broché.
Après la révolution vient le temps de la contre-révolution.
Du Maroc à l’Égypte, celles-ci sont guidées par des formations autrefois honnies et bannies par les dictatures : les islamistes sont les grands gagnants politiques du « printemps arabe ». Alors qu’ils étaient peu nombreux sur les places à manifester, ils font leur retour en force – par les urnes – dans des sociétés en pleine transformation.
Si la laïcité implique l’éviction de la religion de l’espace public, une réflexion sur la place de l’islam dans les sociétés musulmanes s’impose. La foi du prophète Mahomet est, pour une majorité des habitants du sud de la Méditerranée, une référence identitaire primordiale. Les islamistes gouverneront, ils ont été élus, n’en déplaise aux plus sceptiques.
Faut-il pour autant en conclure qu’une « vague verte » enfermera le Maghreb et le Machrek dans une nouvelle ère d’autoritarisme ? Le totalitarisme menace malheureusement toujours.
Toutefois, nous ne sommes plus dans une logique d’islamisme révolutionnaire à l’iranienne, telle celle qui prévalait dans les années 1970 et 1980. Les partis islamistes se définissent désormais comme « conservateurs », à la manière des démocrates-chrétiens européens, et en appellent au « modèle turc ». Toutefois, gouverner ne sera pas chose aisée : la situation économique en Tunisie et en Égypte est désastreuse. Les jeunes qui ont provoqué la chute de Zine el-Abidine ben Ali et de Hosni Moubarak, rappelons-le, recherchaient avant tout un emploi et la promesse d’un avenir meilleur. Pas des cours de religion ! Après des décennies de régimes cleptomanes, corrompus et soi-disant laïques, ils ont décidé de donner une chance aux partis islamistes, mais n’hésiteront pas à les sanctionner par les urnes s’ils venaient à échouer.
C’est l’une des grandes leçons du « printemps arabe » : plus rien ne peut remettre en question la dignité et la liberté retrouvées. Enfin, ces « conservateurs » doivent affronter un « ennemi intérieur », les salafistes et leur vision radicale de l’islam.
En cette nouvelle année 2012, un an après la chute de Ben Ali, les enjeux sont considérables et personne ne sait ce qui se passera à court ou moyen terme.
2012, c’est aussi une date anniversaire particulière : les cinquante ans de la fin de la guerre d’Algérie, traumatisme qui marqua la fin de la colonisation française en Afrique et la naissance d’un nouvel État souverain. Après son dossier « Islam et démocratie », Moyen-Orient vous propose un regard différent sur l’Algérie, celui des géographes qui ont théorisé la conquête puis la domination coloniale.
Enfin, pour les Irakiens, 2012 rime avec « libération », non pas d’un autre dictateur, mais des forces militaires américaines qui, après plus de huit années de guerre, se sont retirées du pays le 18 décembre 2011. Problème : l’ancienne Mésopotamie est encore loin d’être une démocratie, bien au contraire. Cette nouvelle année est également l’occasion pour la rédaction de Moyen-Orient de procéder à quelques changements. Pour une meilleure compréhension du monde arabo-musulman, la revue débute avec l’actualité.
C’est dans ces premières pages qu’intervient un grand nom des études islamiques, Olivier Roy, directeur du programme « Méditerranée » à l’Institut européen de Florence. La dernière nouveauté se trouve à la fin de votre magazine : le lecteur découvrira la réalité du Moyen-Orient grâce à un outil des plus originaux, la bande dessinée.
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